Entre 1996 et 1998, ce sont les premiers pas de la compagnie Käfig. De nouvelles rencontres, de nouveaux lieux : la grande halle de la Villette accueille des breakeurs pour la première fois, la Maison de la Danse de Lyon ouvre ses portes à la danse hip-hop. Grandis à l’école H.I.P. HO.P. les danseurs ont de l’énergie à revendre et franchissent la porte des théâtres avec de nouveaux spectacles. Pour Mourad Merzouki et sa toute nouvelle compagnie ce sera Käfig et Génération Hip-Hop en 1996 puis Récital en 1998, une pièce qui fera le tour du monde. L’élan est donné pour vingt ans de créations, de voyages et de nouvelles rencontres ; vingt ans aussi d’ateliers, de transmissions pour toujours danser ensemble.
Tout commence dans cette ville de la banlieue lyonnaise, entre copains de quartier : Mourad Merzouki, Kader Attou, Eric Mezino, Chaouki Saïd. La compagnie Accrorap se forme naturellement en janvier 1989.
Grâce à Jean-Marie Bilh du centre culturel Théo Argence, Mourad Merzouki rencontre Guy Darmet qui invite le tout jeune chorégraphe à travailler à la Maison de la Danse. Il soutient sa première création et l’élan est donné : Mourad Merzouki forme sa propre compagnie, Käfig, avec les anciens copains acrobates et danseurs du quartier de Saint-Priest.
Tous les deux ans, des danseurs de tous horizons se réunissent pour défiler ensemble dans les rues de Lyon durant une journée, devant plus de 300.000 spectateurs.
Une grande parade chorégraphique pour laquelle chaque ville du Grand Lyon mobilise ses danseurs, amateurs et professionnels. Dès 1996, la compagnie Käfig est de la partie en chorégraphiant le défilé de la ville de St Priest.
Une étape symbolique dans la tournée des spectacles Käfig et Génération Hip-Hop. Sur les routes, les danseurs laisseront les traces de leurs pas et les empreintes de leurs figures sur les scènes de Saint-Priest, Lyon, Paris, Chambéry, Montpellier, Aix-en Provence, Suresnes, Niort, Saint-Etienne, Privas...
Remarqués autant sur les quais de gare que sur les scènes des théâtres, les danseurs de Käfig sont à la Une.
La meilleure preuve de leur réussite se trouve dans le nombre de leurs contrats : 40 représentations vendues pour la saison 1996-1997.
Après le succès de Käfig, cette deuxième création sera jouée dans le cadre de la Biennale de la danse auprès des plus grands noms de la danse classique et contemporaine, une première pour une création hip-hop !
1998, « La compagnie Käfig tient haut le pavé du hip-hop » 1999, « Compagnie Käfig : Le hip hop face au monde » Année 2000 : pour la première fois, les danseurs de Käfig partent ensemble sur les routes pour de longues tournées aux quatre coins du monde...
« Récital, de la compagnie Käfig, probablement le ballet hip-hop le plus diffusé à ce jour (environ 250 représentations entre 1996 et 2002) et qui a tourné jusque dans les grandes villes américaines... »
Récital fait l’objet de nombreux projets de transmission :
le spectacle est repris, répété, dansé et même multiplié à travers le monde....
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Les années 2000
Dans les années 2000, huit créations voient le jour. Tandis que les danseurs et les spectacles traversent les continents, un nouveau lieu se construit sur le territoire qui a abrité les premiers pas de Käfig. Le Pôle Pik ouvre ainsi ses portes en 2009 à Bron et Mourad Merzouki prend la direction du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne la même année. Une décennie foisonnante, pleine de projets de collaborations et de voyages, de rebondissements et d’événements qui marquent le parcours de la compagnie.
Au cours de la décennie 2000 les collaborations de Mourad Merzouki avec des artistes venus d’autres champs artistiques sont nombreuses. Que ce soit du côté du théâtre avec Claudia Stavisky aux Célestins à Lyon ou du côté du cirque avec le spectacle iD du cirque Éloize, le langage hip-hop devient le fer-de-lance d’un métissage à l’œuvre sur la scène contemporaine. Quelques rencontres ici et là... - Rendez-vous, avec Josette Baïz, création pour Danse à Aix, juillet 1997 - Cabaret Urbain, mise-en-scène de Filip (...)
L’Afrique du Sud. Un pays qui a accueilli la tournée du spectacle Récital.
Des rencontres et une création, Pas à Pas, qui voit le jour au Festival Jomba à Durban...
Un pied en Amérique, le spectacle est co-produit par le Dance Theater Workshop aux États-Unis et accueille l’un des pionniers du hip-hop old school américain, le danseur Klown...
Entre l’Algérie et la France. Mekech Mouchkin réunit à nouveau sur scène les deux amis d’enfance : Mourad Merzouki pour Récréation et Kader Attou pour Douar, dans le cadre de l’année de l’Algérie en France...
Boîte à malices
« Le rythme est trépidant, la danse mécanique et répétitive, tandis que les images de synthèse et d’ingénieuses calligraphies arabes défilent sur trois écrans. Sur le plus élevé apparaissent par moments des danseurs en transparence derrière les projections. Les très beaux éclairages de Yoann Tivoli enveloppent les artistes de chatoyantes lumières et les musiques dynamiques d’AS’N accentuent l’humour de la chorégraphie »
René Sirvin, « Boîte à malices », Le Figaro, 16 septembre (...)
En 2004, le mouvement hip-hop a plus de 20 ans et Guy Darmet remet les insignes de Chevalier des Arts et des Lettres à Mourad Merzouki le 28 septembre 2004 à la Maison de la Danse de Lyon...
Mourad Merzouki, artiste en résidence à l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône
La compagnie pose ses valises dans ce lieu emblématique en 2005, pour une durée de 3 ans. Un nouvel espace pour de nouveaux projets...
Douze compagnies émergentes et emblématiques du mouvement hip-hop programmées pour le premier rendez-vous Karavel en 2007 : c’est le pari de Mourad Merzouki lorsqu’il lance le festival...
« À quoi sert un chorégraphe ? Comment travaillent les danseurs ? Qui choisit la musique ? […] C’est pour répondre à ces questions que la Compagnie Käfig a créé Tricôté... »
Le Brésil : coup de cœur pour la compagnie Käfig
Mourad Merzouki rencontre de jeunes danseurs brésiliens lors de la Biennale de la Danse en 2006 grâce à Guy Darmet. Un coup de cœur pour le chorégraphe qui crée pour eux Agwa en 2008, Correria en 2010 puis Käfig Brasil en 2012.
En juin 2010, les danseurs amateurs se déploient dans les rues de Créteil pour Jour de Fête. À la fin de l’été, c’est à Lyon que Mourad Merzouki fait danser 15 000 personnes pour le Défilé de la Biennale...
« Avec un titre qui boxe deux fois, on imagine l’uppercut. Le spectacle de Mourad Merzouki […] se place à la fois sur le terrain du combat et sur celui de la force plastique de la boxe... »